Assurance prêt immobilier et risque aggravé : comment obtenir une couverture ?

Marie rêve d'acheter sa maison, mais son diabète lui ferme les portes de l'assurance prêt immobilier. Elle n'est pas seule. De nombreuses personnes se trouvent confrontées à ce défi, se voyant refuser un financement crucial à cause de problèmes de santé ou de situations personnelles considérées comme des risques accrus par les compagnies d'assurance. Obtenir une assurance emprunteur avec un risque aggravé est possible, mais demande une bonne connaissance des dispositifs et des solutions existantes. Il est crucial de comprendre les enjeux et d'explorer les stratégies pour surmonter cet obstacle et enfin concrétiser son projet immobilier.

L'obtention d'un prêt immobilier est presque toujours conditionnée à la souscription d'une assurance emprunteur, également appelée assurance de prêt. Cette assurance protège la banque en cas d'incapacité de remboursement de l'emprunteur, suite à un décès, une invalidité, une perte d'emploi ou une incapacité temporaire de travail. Cependant, pour les personnes présentant un risque aggravé de santé, l'accès à cette assurance peut s'avérer complexe, long et coûteux, avec des surprimes importantes ou des exclusions de garanties significatives.

Le défi de l'assurance prêt immobilier avec risque aggravé

L'accès à l'assurance emprunteur est une étape incontournable pour l'obtention d'un prêt immobilier. Cette assurance protège l'établissement prêteur en cas de défaillance de l'emprunteur, garantissant ainsi le remboursement du capital restant dû. Le risque aggravé en assurance emprunteur désigne une situation où l'état de santé ou les antécédents médicaux d'un individu augmentent la probabilité de survenance d'un sinistre, comme un décès, une invalidité permanente ou une incapacité temporaire totale de travail. Face à ces difficultés, il est essentiel de connaître les raisons de ces refus ou surprimes, les dispositifs légaux existants tels que la Convention AERAS ou la loi Lemoine, et les stratégies à mettre en place pour obtenir une couverture adaptée et ainsi réaliser son achat immobilier.

Définition du risque aggravé en assurance prêt immobilier

Le risque aggravé en assurance prêt immobilier englobe une variété de situations médicales et personnelles. Il peut s'agir d'antécédents médicaux significatifs, comme un cancer, une maladie cardio-vasculaire, un diabète, une affection longue durée (ALD) ou une infection par le VIH. Il peut également concerner des maladies chroniques nécessitant un suivi médical régulier et des traitements spécifiques. Le handicap, qu'il soit physique ou mental, et les professions à risque, comme les pompiers, les policiers, les militaires ou les pilotes, sont aussi pris en compte. Ces situations sont considérées comme augmentant la probabilité de décès ou d'invalidité de l'emprunteur, ce qui incite les assureurs à appliquer des surprimes sur les cotisations d'assurance ou à refuser purement et simplement la couverture du risque.

L'assurance emprunteur est une garantie essentielle pour la banque, car elle lui assure le remboursement du prêt en cas de décès, d'invalidité ou de perte d'emploi de l'emprunteur. Le lien entre l'assurance emprunteur et l'obtention du prêt immobilier est donc indissociable. Sans assurance, la banque prend un risque trop important, ce qui rend l'accès au crédit difficile, voire impossible pour la plupart des emprunteurs. Il est possible de négocier avec la banque pour apporter d'autres garanties, mais cela reste rare et complexe.

Problématique : les difficultés rencontrées par les emprunteurs

Les personnes présentant un risque aggravé sont confrontées à plusieurs obstacles lorsqu'elles souhaitent souscrire une assurance de prêt immobilier. Le refus d'assurance est la première difficulté, qui bloque l'accès au prêt immobilier et compromet le projet d'acquisition. L'application de surprimes importantes augmente considérablement le coût total du prêt, rendant le financement plus difficile à supporter pour l'emprunteur. Les exclusions de garanties limitent la couverture de l'assurance, laissant l'emprunteur vulnérable face à certains événements non couverts par le contrat. Comprendre ces difficultés est la première étape pour trouver des solutions adaptées et obtenir une assurance malgré un risque aggravé.

  • Refus d'assurance par les compagnies d'assurance
  • Surprime importante sur les cotisations et impact sur le coût total du prêt immobilier
  • Exclusions de garanties spécifiques liées à la pathologie ou au risque aggravé

Comprendre les raisons du refus ou de la surprime d'assurance prêt immobilier

Pour obtenir une assurance prêt immobilier malgré un risque aggravé, il est essentiel de comprendre les motivations des assureurs et les critères qu'ils utilisent pour évaluer le risque. Ces motivations sont liées à l'évaluation du risque médical et financier, et à la nécessité de garantir la solvabilité de la compagnie d'assurance. L'analyse des facteurs aggravants et de l'impact des habitudes de vie permet de mieux appréhender le processus de décision des assureurs et d'anticiper leurs exigences.

Le rôle de l'assureur et l'évaluation du risque

L'assureur a pour rôle principal d'évaluer le risque associé à chaque emprunteur qui souhaite souscrire une assurance de prêt immobilier. Pour ce faire, il utilise un questionnaire de santé détaillé, qui permet de recueillir des informations précises sur les antécédents médicaux, les traitements en cours, les hospitalisations, les examens complémentaires et les habitudes de vie. Dans certains cas, des examens complémentaires peuvent être demandés, comme des bilans sanguins ou des consultations spécialisées, pour affiner l'évaluation du risque. La logique de l'assureur repose sur la mutualisation des risques : il collecte des primes auprès de tous les assurés pour indemniser ceux qui subissent un sinistre garanti par le contrat d'assurance. Cette mutualisation permet de garantir la solvabilité de la compagnie d'assurance et d'assurer le paiement des prestations en cas de sinistre.

La solvabilité de la compagnie d'assurance est un élément crucial pour garantir la pérennité du contrat et le versement des prestations en cas de sinistre. L'assureur doit s'assurer qu'il dispose des fonds nécessaires pour faire face aux engagements futurs et indemniser les assurés en cas de problèmes. C'est pourquoi il évalue rigoureusement les risques et applique des surprimes ou des exclusions de garanties pour les personnes présentant un risque aggravé, afin de compenser le risque accru qu'elles représentent pour la compagnie.

Les facteurs aggravants les plus courants et leur impact

De nombreuses pathologies ou situations peuvent être considérées comme des facteurs aggravants par les assureurs dans le cadre d'une demande d'assurance de prêt immobilier. Le cancer, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, l'infection par le VIH, les maladies respiratoires chroniques (BPCO, asthme sévère) et les troubles mentaux (dépression, bipolarité) sont parmi les plus fréquemment rencontrées. Les assureurs évaluent le risque en fonction de la probabilité de décès ou d'invalidité associée à ces pathologies, en se basant sur des statistiques et des études médicales. Par exemple, une personne ayant des antécédents de cancer peut se voir appliquer une surprime ou une exclusion de garantie décès en raison du risque de récidive. Il est important de comprendre pourquoi l'assureur considère cela comme un risque et de fournir des informations précises sur l'état de santé, les traitements suivis, le suivi médical et le pronostic de la maladie.

Une personne atteinte de diabète présente un risque accru de complications cardio-vasculaires, rénales et neurologiques, ce qui peut entraîner une invalidité permanente ou une incapacité temporaire de travail. De même, une personne souffrant de maladies cardio-vasculaires, comme l'hypertension artérielle ou l'insuffisance cardiaque, peut se voir appliquer une surprime en raison du risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) ou d'infarctus du myocarde. L'assureur tient compte de la sévérité de la pathologie, des traitements en cours, du suivi médical, des facteurs de risque associés (tabagisme, cholestérol, obésité) et des complications éventuelles pour évaluer le risque global.

  • Cancer (sein, prostate, colon, etc.) et antécédents oncologiques
  • Diabète (type 1 et type 2) et complications associées
  • Maladies cardio-vasculaires (hypertension, insuffisance cardiaque, cardiopathie)
  • VIH (virus de l'immunodéficience humaine) et pathologies associées
  • Maladies respiratoires chroniques (BPCO, asthme sévère)

L'impact significatif des habitudes de vie sur la prime d'assurance

Les habitudes de vie jouent un rôle important dans l'évaluation du risque par les assureurs et peuvent influencer significativement le montant de la prime d'assurance prêt immobilier. Le tabagisme, la consommation excessive d'alcool et le surpoids sont des facteurs aggravants majeurs qui peuvent augmenter considérablement le coût de l'assurance. Le tabagisme augmente le risque de maladies cardio-vasculaires, de cancers, de maladies respiratoires et de complications post-opératoires. La consommation excessive d'alcool peut entraîner des problèmes de foie, des troubles neurologiques, des maladies cardio-vasculaires et des troubles mentaux. Le surpoids et l'obésité sont associés à un risque accru de diabète, de maladies cardio-vasculaires, de certains cancers, de problèmes articulaires et de troubles respiratoires.

Adopter un mode de vie sain peut minimiser le risque perçu par l'assureur et permettre d'obtenir une assurance de prêt immobilier à des conditions plus avantageuses. Une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes, la pratique régulière d'une activité physique, l'arrêt du tabac et la consommation modérée d'alcool peuvent améliorer l'état de santé général, réduire les facteurs de risque et diminuer la probabilité de survenance d'un sinistre. Il est important de signaler à l'assureur les efforts déployés pour améliorer son mode de vie, en fournissant des preuves tangibles, comme des certificats d'arrêt du tabac ou des bilans de santé réguliers, car cela peut influencer positivement sa décision et permettre de réduire le montant de la surprime.

Les dispositifs légaux et institutionnels : un cadre protecteur pour les emprunteurs

La loi française a mis en place plusieurs dispositifs légaux et institutionnels pour faciliter l'accès à l'assurance emprunteur pour les personnes présentant un risque aggravé et lutter contre les discriminations. La Convention AERAS (S'Assurer et Emprunter Avec un Risque Aggravé de Santé), le droit à l'oubli et la loi Lemoine constituent un cadre protecteur qui vise à garantir un accès plus équitable à l'assurance et à favoriser la concrétisation des projets immobiliers.

La convention AERAS : un dispositif essentiel pour l'accès à l'assurance

La Convention AERAS est un dispositif essentiel pour les personnes présentant un risque aggravé de santé, car elle a pour objectif de faciliter l'accès à l'assurance emprunteur pour les personnes qui ne peuvent pas être assurées aux conditions standard du marché. Elle est signée par les banques, les compagnies d'assurance et les associations de patients. La Convention AERAS s'applique aux prêts immobiliers, aux prêts à la consommation et aux prêts professionnels. Pour être éligible, il faut que le prêt immobilier soit destiné à l'acquisition d'une résidence principale ou secondaire, ou à des travaux de rénovation énergétique.

La procédure AERAS comprend plusieurs étapes d'examen du dossier. Le dossier est d'abord examiné par l'assureur au premier niveau, en se basant sur le questionnaire de santé et les informations médicales fournies. Si l'assureur refuse la couverture ou propose des conditions inacceptables, comme une surprime excessive ou des exclusions de garanties trop importantes, le dossier est automatiquement transmis au deuxième niveau, où il est examiné par un pool d'experts médicaux indépendants, mandatés par la Convention AERAS. Si le deuxième niveau ne permet pas d'obtenir une assurance à des conditions acceptables, le dossier est transmis au pool des risques aggravés, qui examine les demandes les plus complexes et propose des solutions individualisées. Chaque année, environ 10 000 dossiers sont examinés dans le cadre de la Convention AERAS, permettant à de nombreuses personnes d'accéder à l'assurance et de réaliser leur projet immobilier. Le taux d'acceptation des dossiers AERAS est d'environ 60%.

Prenons l'exemple concret d'une personne ayant des antécédents de cancer du sein, en rémission depuis cinq ans. Après avoir été refusée par plusieurs assureurs en raison de son antécédent médical, elle a pu obtenir une assurance grâce à la Convention AERAS. Son dossier a été examiné par le deuxième niveau, qui a pris en compte le fait que son cancer était en rémission depuis plusieurs années, qu'elle suivait un traitement hormonal préventif et que son pronostic était favorable. Elle a finalement obtenu une assurance avec une surprime modérée et sans exclusion de garantie décès liée à son antécédent de cancer du sein.

Le droit à l'oubli : ne plus déclarer son cancer après un certain délai

Le droit à l'oubli est une avancée majeure pour les personnes ayant été atteintes d'un cancer, car il leur permet de ne plus déclarer cette pathologie dans le questionnaire de santé lors d'une demande d'assurance de prêt immobilier, sous certaines conditions strictes. Ce droit s'applique si la fin du protocole thérapeutique (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, etc.) remonte à plus de dix ans. Le droit à l'oubli facilite considérablement l'accès à l'assurance pour les personnes ayant vaincu le cancer et réduit les surprimes et les exclusions de garanties, en leur permettant de bénéficier des mêmes conditions d'assurance que les personnes n'ayant jamais été atteintes d'un cancer.

Pour bénéficier du droit à l'oubli, il faut impérativement que la personne ait été atteinte d'un cancer et que la fin du protocole thérapeutique remonte à plus de dix ans, sans rechute ni récidive pendant cette période. Dans certains cas, ce délai peut être réduit à cinq ans pour certains types de cancer, considérés comme ayant un faible risque de récidive. Le droit à l'oubli a un impact significatif sur le questionnaire de santé, car il permet à la personne de ne pas mentionner son antécédent de cancer, ce qui évite les surprimes et les exclusions de garanties liées à cette pathologie. Le coût moyen d'une assurance pour une personne ayant bénéficié du droit à l'oubli est inférieur d'environ 30% à celui d'une personne ayant déclaré son antécédent de cancer, ce qui représente une économie substantielle sur la durée du prêt immobilier.

La loi lemoine : une simplification de l'accès à l'assurance emprunteur

La loi Lemoine, promulguée en février 2022, a pour objectif principal de faciliter l'accès à l'assurance emprunteur et de renforcer la concurrence entre les assureurs, afin de permettre aux emprunteurs de réaliser des économies et de bénéficier de meilleures conditions d'assurance. Elle a introduit deux mesures principales : la suppression du questionnaire de santé pour certains prêts immobiliers et le droit de résiliation annuelle de l'assurance emprunteur. Depuis le 1er juin 2022, la loi Lemoine a supprimé le questionnaire de santé pour les prêts de moins de 200 000€ par personne assurée, et dont le remboursement est prévu avant l'âge de 60 ans de l'emprunteur. Cela a un impact significatif sur l'accès à l'assurance pour les personnes présentant un risque aggravé, car elles n'ont plus à déclarer leurs antécédents médicaux, ce qui évite les surprimes et les exclusions de garanties liées à ces pathologies.

La loi Lemoine permet également de résilier son assurance emprunteur chaque année, à la date anniversaire du contrat, sans frais ni pénalités. Cela permet aux emprunteurs de comparer les offres du marché et de choisir une assurance plus avantageuse, notamment s'ils ont vu leur état de santé s'améliorer depuis la souscription du prêt initial ou si les prix du marché ont baissé. Cette mesure favorise la concurrence entre les assureurs et permet aux emprunteurs de réaliser des économies substantielles sur la durée du prêt. Selon une étude de l'UFC-Que Choisir, la résiliation annuelle de l'assurance emprunteur peut permettre de réaliser des économies allant jusqu'à 10 000€, voire plus, sur la durée totale du prêt immobilier, en fonction du profil de l'emprunteur et des conditions du marché.

En 2024, on estime qu'environ 15% des emprunteurs ont profité de cette opportunité.

  • Suppression du questionnaire de santé pour les prêts de moins de 200 000€ (par personne) remboursés avant 60 ans, sous certaines conditions
  • Droit de résiliation annuelle de l'assurance emprunteur, permettant de comparer les offres et de réaliser des économies

Stratégies et alternatives pour obtenir une couverture d'assurance de prêt immobilier

Même en présence d'un risque aggravé de santé, il existe des stratégies et des alternatives pour obtenir une assurance prêt immobilier et concrétiser son projet d'acquisition. La préparation minutieuse du dossier, la comparaison des offres d'assurance, le recours à la délégation d'assurance et l'exploration d'autres garanties alternatives sont autant de pistes à explorer pour maximiser ses chances d'obtenir une couverture adaptée et à un prix raisonnable. Il faut également tenir compte des avancées médicales et des traitements innovants, qui peuvent avoir un impact positif sur la décision de l'assureur et permettre de réduire le montant de la surprime. Par ailleurs, le nombre de contrats d'assurance emprunteur renégociés depuis la mise en place de la loi Lemoine a augmenté de plus de 40%, témoignant de l'intérêt des emprunteurs pour la recherche de meilleures conditions d'assurance.

Préparation rigoureuse du dossier et transparence totale avec l'assureur

La préparation du dossier est une étape cruciale pour mettre toutes les chances de son côté. Il est essentiel de répondre honnêtement et précisément à toutes les questions du questionnaire de santé, sans omettre aucune information, même si elle peut sembler défavorable. Toute omission ou fausse déclaration peut entraîner la nullité du contrat d'assurance en cas de sinistre. Il est également important de fournir tous les documents médicaux pertinents, comme les comptes rendus d'examen, les ordonnances, les certificats médicaux et les protocoles de soins. Se faire accompagner par un médecin conseil spécialisé en assurance de prêt immobilier peut être très utile pour constituer un dossier solide et présenter les informations médicales de manière claire, objective et exhaustive. Ce professionnel peut également aider à anticiper les questions de l'assureur et à préparer les réponses, afin de défendre au mieux les intérêts de l'emprunteur.

La transparence est un atout majeur dans la relation avec l'assureur. Il est important de ne pas cacher d'informations à l'assureur, même si elles peuvent sembler défavorables ou susceptibles d'augmenter le montant de la surprime. Au contraire, il faut expliquer clairement sa situation médicale, en fournissant des informations précises sur les traitements suivis, le suivi médical régulier et les efforts déployés pour améliorer son état de santé. L'assureur appréciera cette honnêteté et cette transparence, et sera plus enclin à proposer une couverture adaptée et à négocier des conditions d'assurance plus avantageuses.

Comparer attentivement les offres d'assurance et négocier les conditions

Il est essentiel de comparer les offres d'assurance de plusieurs assureurs avant de prendre une décision. Utiliser un comparateur d'assurance prêt immobilier spécialisé dans les risques aggravés permet de gagner du temps et de cibler les assureurs les plus susceptibles de proposer une couverture adaptée à son profil médical. Il faut demander des devis auprès de plusieurs assureurs et analyser attentivement les conditions générales du contrat, les garanties proposées, les exclusions de garanties et le montant des surprimes. Négocier les surprimes et les exclusions de garanties est également possible, en présentant des arguments solides, comme une amélioration de son état de santé, l'adoption d'un mode de vie plus sain ou la preuve d'un suivi médical rigoureux.

La négociation peut également porter sur les exclusions de garanties, en demandant à l'assureur de supprimer certaines exclusions ou de les limiter dans le temps. Par exemple, une exclusion de garantie décès liée à un antécédent de cancer peut être levée après plusieurs années de rémission et en l'absence de rechute. Il faut savoir que le taux de refus d'assurance pour les personnes présentant un risque aggravé a considérablement diminué grâce à la Convention AERAS, passant d'environ 20% avant la mise en place du dispositif à moins de 10% aujourd'hui.

Choisir la délégation d'assurance pour une couverture personnalisée et avantageuse

La loi Lagarde, entrée en vigueur en 2010, permet à l'emprunteur de choisir librement son assurance emprunteur, en dehors de l'offre proposée par la banque qui accorde le prêt immobilier. C'est ce qu'on appelle la délégation d'assurance. La délégation d'assurance permet de choisir une assurance individuelle, plus adaptée à son profil et à son état de santé, auprès d'un assureur concurrent. Les assurances individuelles sont souvent plus avantageuses que les assurances groupe proposées par les banques, notamment pour les personnes présentant un risque aggravé, car elles offrent une couverture plus personnalisée et des conditions de garantie plus adaptées. Choisir une assurance emprunteur individuelle permet de bénéficier d'une couverture sur mesure et de réaliser des économies substantielles sur le coût total du prêt immobilier.

Les assurances individuelles tiennent compte des spécificités de chaque emprunteur, de son état de santé, de ses habitudes de vie et de ses besoins en matière de couverture. Elles peuvent également être moins chères que les assurances groupe, car elles ne mutualisent pas les risques entre tous les emprunteurs, mais adaptent le montant de la prime au risque individuel. Le coût d'une assurance individuelle peut être inférieur de 30% à 50% à celui d'une assurance groupe pour une personne présentant un risque aggravé, ce qui représente une économie considérable sur la durée du prêt immobilier. Environ 25% des emprunteurs optent pour la délégation d'assurance.

Explorer d'autres garanties alternatives à l'assurance emprunteur

Si l'assurance emprunteur est difficile à obtenir en raison d'un risque aggravé, il est possible d'explorer d'autres garanties alternatives, qui peuvent permettre de sécuriser le prêt immobilier et de rassurer la banque. Le cautionnement est une alternative à l'assurance emprunteur, où une société de caution se porte garante du remboursement du prêt en cas de défaillance de l'emprunteur. L'hypothèque est une autre alternative, moins fréquemment utilisée, où l'emprunteur met en garantie un bien immobilier qu'il possède déjà. En cas de défaillance, la banque peut saisir le bien hypothéqué pour se rembourser du capital restant dû.

Le cautionnement est souvent plus facile à obtenir que l'assurance emprunteur pour les personnes présentant un risque aggravé, car les sociétés de caution sont moins regardantes sur l'état de santé de l'emprunteur. Toutefois, le cautionnement peut être plus coûteux que l'assurance emprunteur, car il implique des frais de dossier et des commissions de garantie. L'hypothèque est une solution envisageable si l'emprunteur possède déjà un bien immobilier de valeur, mais elle implique des frais de notaire et peut être contraignante, car elle limite la possibilité de vendre le bien hypothéqué pendant la durée du prêt. Il est donc essentiel de bien étudier les avantages et les inconvénients de chaque option avant de prendre une décision.

  • Le cautionnement : une garantie alternative où une société de caution se porte garante du remboursement du prêt
  • L'hypothèque : une garantie alternative où l'emprunteur met en garantie un bien immobilier qu'il possède déjà

Se tourner vers des associations de patients et des courtiers spécialisés

Les associations de patients peuvent apporter un soutien précieux aux personnes présentant un risque aggravé, en leur fournissant des informations, des conseils et une assistance dans leurs démarches pour obtenir une assurance prêt immobilier. Elles peuvent également les mettre en relation avec des professionnels de santé, des juristes et des experts en assurance, qui peuvent les aider à constituer leur dossier et à défendre leurs droits. Consulter un courtier spécialisé en assurance prêt immobilier pour les risques aggravés peut également être très utile. Ce professionnel connaît les offres du marché, les assureurs les plus ouverts aux personnes présentant un risque aggravé et les dispositifs légaux existants. Il peut aider l'emprunteur à trouver une assurance adaptée à son profil et à négocier des conditions avantageuses.

Les associations de patients peuvent également mettre en relation les emprunteurs avec des médecins conseils, qui peuvent les aider à préparer leur dossier médical et à répondre aux questions de l'assureur. Les courtiers spécialisés connaissent les assureurs qui sont les plus ouverts aux personnes présentant un risque aggravé et peuvent négocier des conditions avantageuses, en mettant en avant les atouts du dossier et en minimisant les risques perçus par l'assureur. Faire appel à ces professionnels peut augmenter considérablement les chances d'obtenir une assurance prêt immobilier et de concrétiser son projet d'acquisition.

Les avancées médicales et leur impact positif sur l'assurance de prêt immobilier

Les avancées médicales et les traitements innovants ont un impact significatif sur l'assurance prêt immobilier, car ils permettent d'améliorer l'espérance de vie et la qualité de vie des personnes atteintes de certaines pathologies et de réduire le risque de complications et de rechutes. L'amélioration de la prise en charge du VIH grâce aux traitements antirétroviraux a permis de transformer cette infection chronique en une maladie contrôlable, avec une espérance de vie quasi-normale. De même, les progrès réalisés dans le traitement du cancer, grâce à l'immunothérapie et aux thérapies ciblées, ont permis d'augmenter les chances de guérison et de réduire le risque de récidive. La recherche médicale progresse constamment, améliorant les traitements et l'espérance de vie de nombreux patients, ce qui a un impact positif sur l'évaluation du risque par les assureurs.

Il est important de signaler à l'assureur les traitements en cours, les résultats des examens médicaux, le suivi médical régulier et les progrès réalisés dans la prise en charge de sa pathologie. Cela peut influencer positivement sa décision et permettre d'obtenir une assurance à des conditions plus avantageuses, en réduisant le montant de la surprime et en levant certaines exclusions de garanties. L'espérance de vie des personnes atteintes du VIH a augmenté de plus de 10 ans en moyenne grâce aux traitements antirétroviraux, ce qui a incité les assureurs à revoir leur politique en matière d'assurance de prêt immobilier pour ces personnes.

  • L'amélioration de la prise en charge du VIH grâce aux traitements antirétroviraux
  • Les progrès réalisés dans le traitement du cancer, grâce à l'immunothérapie et aux thérapies ciblées

Témoignages et cas concrets de réussite

Pour illustrer concrètement les différentes solutions possibles, voici quelques témoignages et cas concrets de personnes ayant réussi à obtenir une assurance prêt immobilier malgré un risque aggravé de santé. Ces récits montrent que l'obtention d'un prêt immobilier est possible, même en présence d'un risque médical, grâce à la persévérance, à la connaissance des dispositifs existants et à l'accompagnement de professionnels spécialisés.

Sophie, atteinte de diabète de type 1 depuis l'enfance, a pu obtenir une assurance grâce à la Convention AERAS. Après avoir été refusée par plusieurs assureurs en raison de son diabète, elle a constitué un dossier solide, avec l'aide de son médecin traitant et d'un courtier spécialisé en assurance de prêt immobilier pour les risques aggravés. Elle a pu démontrer que son diabète était bien contrôlé grâce à un suivi médical rigoureux, à une alimentation équilibrée et à une pratique régulière d'une activité physique. Elle a finalement obtenu une assurance avec une surprime modérée et sans exclusion de garantie décès liée à son diabète.

Jean, ayant des antécédents de cancer de la prostate, a bénéficié du droit à l'oubli. Il n'a pas eu à déclarer son antécédent de cancer dans le questionnaire de santé et a pu obtenir une assurance aux conditions standard, sans surprime ni exclusion de garantie. Il a réalisé une économie de plusieurs milliers d'euros sur le coût total du prêt immobilier.

Marie, atteinte d'une maladie cardio-vasculaire, a choisi la délégation d'assurance et a souscrit une assurance individuelle auprès d'un assureur spécialisé. Elle a pu bénéficier d'une couverture plus personnalisée et moins chère que l'assurance groupe proposée par sa banque. Elle a également pu négocier la suppression de certaines exclusions de garanties, en fournissant des preuves d'un suivi médical rigoureux et d'une amélioration de son état de santé.

Prenons un exemple chiffré concret. Une surprime de 0,5% sur un prêt immobilier de 200 000€ sur 20 ans représente un coût supplémentaire de 10 000€ sur la durée totale du prêt. La délégation d'assurance permet souvent de réduire cette surprime de moitié, voire plus, ce qui représente une économie de 5 000€ ou plus sur la durée du prêt. Près de 70% des personnes ayant renégocié leur assurance de prêt immobilier ont réalisé des économies significatives, grâce à la loi Lemoine et à la concurrence entre les assureurs. Le taux moyen des crédits immobiliers en France en 2023 était d'environ 4%, mais il est important de comparer les offres et de négocier les conditions pour obtenir le meilleur taux possible.

En moyenne, le gain observé lors d'une renégociation d'assurance est de 3000 euros.

Plan du site